LA RUE François-Coppée est pour moi une des plus belles du monde. Bernard Cretelle, lancien boulanger-pâtissier dAuvers, à la retraite depuis 1991, aime déambuler dans ce passage tranquille bordé de roses trémières et de lilas. Il y a cent ans, les impressionnistes y posaient leurs toiles et ont à jamais laissé leur empreinte. Dun côté, on reconnaît la maison du docteur Gachet, dont la tourelle blanche émerge des arbres feuillus. Un poteau de téléphone a remplacé larbre maigrichon peint par Cézanne, mais on reconnaît le tableau. A un virage, la Maison du pendu Cézanne encore disparaît derrière la végétation. Plus loin, on devine les toits rouges et les fermes vertes peintes par Van Gogh quinze ans après. Plusieurs bâtisses datent de lépoque de Saint-Louis, précise Bernard. Pas de plaque sur la maison du maître. Enfant dAuvers, lancien boulanger en connaît tous les recoins. Son arrière-grand-père sétait installé dans le village comme perruquier avant 1900 et sa famille ne la plus quitté. En soixante-douze ans, jai habité dans quatre demeures différentes, toujours dans le même quartier. Aujourdhui, il est retourné dans celle de ses parents, au 76 de la rue François-Villon, où il est né. En passant par la petite cour, on tombe sur la maison de Cézanne, aux volets blancs. Aucune plaque ne la distingue des autres et bien peu savent que le maître de limpressionnisme y avait élu domicile pendant son séjour à Auvers, en 1873 et 1874. Jai découvert que Cézanne avait vécu juste à côté de chez moi par hasard, il y a quelques années, en voyant un croquis, raconte Bernard. Gachet avait dessiné la maison. Cest lui qui avait trouvé ce logement à Cézanne. Lhéritage du docteur Gachet. Jeune marié, Bernard Cretelle a fréquenté Paul Gachet, son voisin, le fils du docteur, qui a vécu jusquà sa mort, à lâge de 90 ans dans la maison familiale, perpétuant lhéritage de son père-mécène. Les impressionnistes nétaient pas encore à la mode, se souvient Bernard Cretelle. Paul avait dû vendre un ou deux tableaux après la guerre pour vivre, plutôt chichement. La nuit, de mon fournil, je lapercevais parfois, une bougie à la main. Il navait pas fait installer lélectricité à létage. Il revoit encore sa soeur Marguerite, toute voûtée, qui venait acheter son pain. Une révélation. Dans les années cinquante, Paul Gachet a commencé ses donations à lEtat. Cest alors que jai découvert la peinture. Les journaux publient des photos des lieux dAuvers peints par Daubigny, Cézanne, Pissaro, Van Gogh et les autres. Vincente Minnelli vient y tourner la Vie passionnée de Vincent Van Gogh et embauche des figurants. Pour Bernard, cest une révélation. Je me suis rendu compte de la chance que javais de vivre ici. Un appareil photo en main, il commence à mitrailler les rues de son village. Autant de témoignages de lAuvers de lépoque quil a précieusement rangés dans un album. On y retrouve Paul, doux vieillard aux cheveux blancs, et toutes les cours et maisons qui ont servi de modèles aux peintres. Auvers gardait encore son caractère agricole. Le soir, des camions venaient chercher les légumes pour les emmener aux Halles à Paris. Depuis, le village des peintres a profité de la montée du prix des tableaux et de la vogue impressionniste. Bernard ne le regrette pas. Membre de loffice du tourisme depuis 1972, il en est président depuis 1995. Visite dexpositions, lectures, rencontres, photos lancien pâtissier est devenu incollable sur les peintres dAuvers et dailleurs. Difficile pour lui de choisir son artiste préféré. Mais javoue que les tableaux de Van Gogh me donnent la chair de poule.
celle du peintre, qui perçoit Gachet comme un possible double et qui en Il adhère totalement à ces théories qui conduisent à ce quil appelle limpressionnisme Banque paternelle. 13, rue Boulegon Aix-en-Provence. Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de 100 francs de son frère Theo, il se rend en diligence aux pour un séjour de cinq jours. Il y peint la barque Amitié et le village regroupé autour de léglise fortifiée. Victor Vignon, lami de Théo et de Vincent adressa à Théo la missive suivante : qui fait aujourdhui de lui lun des artistes les plus importants de lhistoire Un peu : Le musée dAntibes.La joie de vivre inspirée à Picasso par Françoise Gilot. Les sculptures de Germaine Richier. Van Gogh arriva à Paris en 1886. La découverte de la capitale allait ainsi bouleverser sa conception de lart et modifier profondément sa palette. Van Gogh fit de nombreuses rencontres, artistiquement fructueuses et parmi elles, celle de Julien-François Tanguy 1825-1894 appelé affectueusement par le cercle dartistes parisiens, Père Tanguy. Le Père Tanguy possédait une petite boutique de matériel artistique rue Clauzel où il vendait toiles et couleurs. Son établissement sans frais lui permettait de vendre ses articles à prix avantageux. De ce fait de nombreux artistes peu fortunés vinrent à lui et formèrent une clientèle fidèle. De même lorsque certains artistes débutants étaient sans le sou, Tanguy acceptait dêtre payé en échange de toiles. Tanguy prit même en dépôt des toiles de peintres célèbres comme Cézanne, Monet ou Pissarro. Van Gogh ne tarda pas à sy rendre et redécouvrit le monde des couleurs à la fois grâce au matériel vendu par Tanguy mais aussi par la découverte de toiles impressionnistes dans son échoppe. Vincent Van Gogh. Le Père Tanguy 1887. Huile sur toile. 92 x 75 cm. Musée Rodin. Sans doute fallait-il lhumilité de cette bêtise, en laquelle Flaubert voyait lacquis le plus terrifiant de notre modernité, pour que le réel consente à se mettre nu sous nos yeux, dans son irréductible indifférence, dans son inquiétante étrangeté. Combien de fois a-t-on souligné lâme primitive et simple de Cézanne, comme sil fallait ce regard denfant pour considérer le monde dans lénigme de sa genèse, comme sil nous était donné à voir pour la première fois? Fermigier remarque encore combien, dès Le Hamac peint en 1844 fig. 14, les personnages de Courbet, comme repus de leur trop pesante matérialité, ont tendance à sassoupir dans une hébétude bienheureuse : Cest déjà le thème du sommeil, de la femme endormie qui lui inspirera certaines de ses plus belles œuvres, et le sujet nest pas très loin des Demoiselles des bords de Seine, qui ne sont elles-mêmes pas très loin de Le Sommeil, ou Paresse et Luxure 1866 fig 15. Sans doute est-ce seulement dans le sommeil, quand il est dépourvu desprit, que le corps avoue la splendeur de sa pure et simple incarnation fig 16. Mais ne peut-on dire encore quil faut que se baissent les paupières, que le regard renonce à ses droits, pour que le monde, les choses et les êtres se manifestent pleinement, dans la majesté de leur pure présence fig. 17? en 1954 à lâge de 47 ans. Richement illustré des oeuvres direct de Nabis, et par son usage de la couleur, celui des Fauvistes ou, On évoque régulièrement cette célèbre rencontre de deux mois en 1888 entre les deux artistes à Arles, où un objectif commun de renouveler lart au sein dun Atelier du midi, na pas masqué les nombreuses différences entre deux arts et deux hommes. Dans le cadre de sa pensée rhizomatique-du nom de cette tige souterraine qui se ramifie horizontalement à linfini chez certaines plantes vivaces-Gilles Deleuze a fait se rencontrer des disciplines aussi diverses que la politique, léthique, la psychanalyse, mais aussi la littérature, le cinéma et bien sûr la peinture à travers Cézanne, Van Gogh, Gauguin, Paul Klee ou encore Bacon. Et ce, afin de décloisonner la philosophie en ne lenfermant pas dans un unique rapport au monde, en multipliant les approches. Agence immobilière-Annonces immobilières Laforêt Immobilier .